Les femmes en avant : Fatoumata Sidibé, technicienne superviseuse pour Sugu Horon

20.02.2024 | Projets

« Je suis Fatoumata Sidibé, une passionnée d’agronomie âgée de 22 ans, formée à l’Institut Polytechnique Rural de Formation et de Recherche Appliquée de Katibougou (IPR-IRFA) au Mali. Mon engagement se manifeste à travers mon rôle de technicienne superviseuse au sein du projet Sugu Horon, porté par Tereo et Joeli Devenir, où j’apporte mon expertise aux producteurs du Réseau Solidaire en Agroécologie Paysanne et Citoyenne (RESAPAC).

Mon amour pour l’agriculture durable et la préservation de l’environnement s’enracine dans mon intérêt profond pour les méthodes de culture traditionnelles africaines. Animée par cette passion, je poursuis également une formation complémentaire à l’Institut d’Économie Rurale de Bamako, tout en consacrant mon temps libre à mon propre potager.


Je vis avec ma maman, étant la benjamine de huit enfants. Bien que ma mère soit commerçante, notre attachement à la terre constitue un héritage familial, puisque mes grands-parents étaient tous deux agriculteurs. Cette filiation me motive profondément, car je suis convaincue que grâce aux connaissances acquises et au projet Sugu Horon, je peux contribuer significativement à faciliter le travail de nombreux petits producteurs agricoles dans mon pays, à l’image de mes ancêtres. Bien que les paysans possèdent déjà un savoir ancestral leur permettant de cultiver des terres difficiles, je m’attache à promouvoir l’introduction de nouvelles techniques et améliorations pour accroître leur productivité.


Lors de mes visites sur le terrain, je prends le temps d’échanger brièvement avec les bénéficiaires du projet avant de me mettre au travail avec eux. Mes interventions se concentrent principalement sur l’aménagement des parcelles, la production de compost organique et de biopesticides, ainsi que sur la multiplication de semences.


En tant que jeune femme, je suis confrontée à des défis spécifiques dans l’exercice de mes fonctions. Il m’arrive parfois de devoir prendre des précautions particulières pour me déplacer dans des zones reculées, et certains agriculteurs peuvent être initialement sceptiques quant à l’apport réel d’une jeune technicienne à leur activité. Cependant, je suis heureuse de constater que cette méfiance s’estompe rapidement une fois qu’ils ont eu l’occasion de travailler en collaboration avec moi. Cette expérience me permet de me rendre compte que le projet contribue également à dissiper les préjugés, non pas par de simples discours, mais grâce aux résultats tangibles obtenus grâce à mon accompagnement, ce qui, à mon sens, est la meilleure manière de convaincre.


J’ai de nombreux projets pour l’avenir ! Tout d’abord, je souhaite poursuivre mes études afin d’obtenir un Master en Environnement. Ensuite, j’aimerais créer ma propre entreprise spécialisée dans la production d’aliments biologiques pour le bétail. Enfin, mon rêve ultime serait de fonder une association visant à promouvoir l’entrepreneuriat et le leadership féminins. »