République démocratique du Congo – Projet Kakono: premiers étudiants attendus en janvier 2025

28.11.2024 | Projets

Une étape importante est sur le point d’être franchie par notre partenaire, la Plateforme Diobass, dans le Sud-Kivu. Officiellement lancé le 1er juillet 2024, le projet Kakono est sur de bon rails et prévoit de commencer les formations avec une première volée de 22 étudiants en janvier 2025. À quelques semaines de ce petit événement, coup de projecteur sur cette initiative, sa genèse et ses objectifs, avec Sylvain Mapatano, coordinateur de la Plateforme Diobass.

«Dans un contexte miné par des problèmes de fertilité des sols, de faible production et de malnutrition, beaucoup de jeunes gens n’ont pas eu la chance de suivre une scolarité normale. Ces deux aspects nous ont amenés à réfléchir à la mise en place d’un cadre de formation puisant dans les pratiques et savoir locaux auxquels s’ajoutent un certain nombre d’innovations agroécologiques», résume Sylvain. L’idée, née en 2018, a d’abord mûri durant quelques années avant de se concrétiser, notamment grâce à la rencontre des responsables de la plateforme avec Tereo, en 2022.

Trouver un lieu et préparer le contenu des formations

En deux ans, les bases du projet ont été posées. À commencer par le lieu dans lequel les étudiants seront reçus. «Nous avons réussi à trouver une ancienne plantation de thé au sein de laquelle se trouvait un séchoir que nous avons commencé à réhabiliter», précise le coordinateur. Le contenu des modules de formation ainsi que les plateaux techniques – l’élevage des lapins et la pisciculture pour débuter – sont en cours d’élaboration. Enfin, des appels à candidatures, tant pour les formateurs que pour les apprenants, ont été lancés tous azimuts: «Nous avons fait circuler l’information dans les villages, les paroisses, à la radio. Nous espérons avoir bouclé le recrutement des formateurs et des étudiants d’ici au 15 décembre 2024.»

Parmi les thèmes abordés durant les six mois que durera la formation, la gestion de la fertilité des sols sera essentielle. «Cela implique la lutte contre l’érosion, la fabrication de  compost», indique Sylvain Mapatano, avant d’évoquer également la lutte contre les maladies qui touchent les cultures et les animaux, le maraîchage et les pépinières. «Il y aura des visites de terrain. Nous ferons des expérimentations participatives sur les sites pour constater l’efficacité de nos propositions sur le plan technique», poursuit-il.

Un impact sur la communauté

Si le projet est d’abord destiné aux jeunes qui viendront se former, il aura également un impact sur la communauté. D’abord parce que certains de ses membres viendront partager leurs connaissances avec les étudiants. Ensuite parce que les producteurs locaux auront la possibilité d’observer ce qui est enseigné dans le centre lors de journées portes ouvertes et décider de ce qu’ils peuvent répliquer dans leur exploitation.

«Ce projet me tenait vraiment à coeur. C’est plus qu’un projet, c’est un rêve de mettre en place un modèle qui pourrait inspirer les générations futures. Nous sommes peut-être prétentieux, mais il n’existe pas de formation technique de ce genre ici. Nous désirons, à terme, pouvoir engager des discussions avec les organisateurs de l’enseignement technique du pays afin de trouver comment dupliquer ce genre de modèle», conclut le coordinateur.