Colloque international d’échanges sur la pédagogie: quand formateurs et enseignants redeviennent élèves

27.06.2024 | Projets

Être formateur ou enseignant ne signifie pas que l’on n’a plus rien à apprendre. C’est peut-être justement lorsque l’on partage ses connaissances avec des élèves ou des étudiants qu’il est le plus important d’être à jour. C’est avec cette idée en tête que le centre de formation Nonvignon, au Bénin, a organisé les 8, 9 et 10 mai 2024 un colloque international d’échanges ayant pour thème l’innovation pédagogique dans l’apprentissage et la formation des adultes qui a réuni une trentaine de professeurs d’université, d’animateurs et d’enseignants de nationalité béninoise, togolaise, malienne et sénégalaise. 

Une multitude de sujets traités

Parmi les nombreuses thématiques abordées durant ces trois jours: comment développer les pratiques de formations, comment mettre en œuvre l’apprentissage expérientiel, l’art et la manière de réaliser un discours pédagogique susceptible de stimuler les auditeurs ou encore les stratégies d’animation de groupe. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce rendez-vous animé par les Belges Cédric Danse, co-auteur de «Comment favoriser l’apprentissage et la formation des adultes?», et Marine Winand, assistante doctorante à la Faculté de Psychologie, Logopédie et Sciences de l’Éducation de l’Université de Liège, a comblé les attentes des participants. 

De la théorie à la pratique

«J’ai appris beaucoup de choses, c’était un partage pédagogique et professionnel. Aujourd’hui, grâce à ce colloque, je sais comment me présenter devant les apprenants, comment établir une bonne relation avec eux et comment m’y prendre avec des personnes plus âgées que moi. Et ça marche», résume Roland Gamon, actif dans une école de formation en hôtellerie à Cotonou. 

Même constat du côté de Maëlle Acakpo, cheffe pâtissière qui donne aussi bien des cours à des enfants que des masterclass à des adultes. «Quand on forme des personnes qui sont parfois plus âgées que soi, il y a toujours un petit stress. On espère qu’elles pourront assimiler ce qu’on va leur apprendre et qu’on aura droit au respect que l’on mérite. Je voulais passer par-dessus cette barrière psychologique», explique-t-elle. Pari réussi pour la jeune femme qui a notamment appris à prendre en compte la personnalité des apprenants plutôt que de vouloir s’imposer en tant que prof. «J’ai également retenu qu’il était essentiel de poser des bases dès le premier contact en admettant qu’on ne peut pas tout connaître et que le cours est un échange entre les élèves et moi», ajoute-t-elle.

Travaux de groupe enrichissants

Ce que Maëlle et Roland retiendront surtout, c’est la méthode de Cédric Danse et de Marine Winand, à mille lieues d’un cours ex-cathedra. Les deux formateurs ont privilégié les échanges entre participants en introduisant chaque atelier par des travaux de groupe, permettant à chacun de partager son expérience sur le terrain, mais également de soulever les difficultés rencontrées. «On essayait de trouver des solutions ensemble, tout le monde pouvait donner son avis», rapporte Maëlle. Et la cheffe de conclure: «Pour moi, il est important que de tels colloques soient mis sur pied. Il y a toujours quelque chose de nouveau à apprendre. Dans la vie, il faut constamment chercher à évoluer et se remettre en question.»