Quatre étudiant·es de l’Institut de hautes études internationales et du développement de Genève en mission au Cameroun

16.04.2024 | Projets

Au mois de janvier 2024, dans le cadre du Projet de Recherche Appliquée à l’IHEID de Genève, Marta, Gustave, Valentina et Hannah se sont envolé·es pour le village de Piti, au Cameroun, dans le but de mener une étude de faisabilité en vue de la mise en place d’une ferme-école agroécologique. Leur mission, menée en collaboration avec Alternatives Solidaires pour le Développement Durable, a commencé à Mbalmayo, ville dynamique située à une cinquantaine de kilomètres au sud de la capitale, Yaoundé.

Au coeur de l’action à Mbalmayo

C’est dans cette cité que le quatuor a pu se rendre compte du travail mené par l’ONG Alternatives Durables pour le Développement dans sa ferme-école. Grâce à des entretiens menés avec soin et à des observations sur le terrain, les étudiant·es de Genève ont pu obtenir des informations précieuses qui leur ont permis d’élaborer leur étude de faisabilité. L’intérêt montré par les apprenti·es sur place a particulièrement ému Hannah, qui gardera toujours en tête une phrase prononcée par l’un d’entre eux, mettant en évidence le désir de la population de voir son agriculture se transformer: « Mon Cameroun ne doit plus consommer de produits chimiques, mon Afrique ne doit plus consommer de produits chimiques. »

Piti, un contraste saisissant

Deuxième étape pour Marta, Gustave, Valentina et Hannah: Piti, où le groupe a été confronté au contraste entre la beauté naturelle des lieux et les défis socio-environnementaux auxquels les habitant·es du village doivent faire face. Les forêts luxuriantes et les nombreuses collines qui faisaient face aux étudiant·es ne masquent pas l’expansion de la ville de Douala et les effets du changement climatique. « C’était les paysages les plus beaux et les plus variés que je n’avais jamais vus, entre forêts vertes et immenses rivières, vie chaotique de la ville et rythme tranquille du village. Il est primordial de protéger cette nature et cette biodiversité », assure Marta. Comme ses camarades, la jeune femme a été profondément marquée par l’accueil chaleureux des personnes résidant à Piti. « À la fin de notre première journée sur place, toutes et tous nous ont dit que nous formions une famille et que nous étions chez nous au Cameroun », abonde Gustave.

Le potentiel d’une ferme-école agroécologique

Sur place, l’équipe a été témoin de nombreuses dynamiques. S’il existe une volonté générale de développement, tout le monde ne s’accorde pas sur la manière de le mener à bien. Une chose est cependant certaine: il est nécessaire d’améliorer les conditions de vie tout en préservant les écosystèmes. « L’expansion de la ville de Douala et les activités humaines mènent à la disparition des forêts dans la région de Piti. Certaines parties de ces forêts seront-elles préservées? Seront-elles remplacées par diverses industries? Quel est le rôle de l’agriculture? Et de quelle agriculture parlons-nous? C’est là que nous avons pu nous rendre compte du grand potentiel d’une ferme-école agroécologique: donner à la population locale les moyens de façonner une agriculture qui lui est profitable, qui préserve la biodiversité et qui la protège des intérêts industriels extérieurs », résument Marta, Gustave, Valentina et Hannah.

Une expérience enrichissante et les perspectives de coopération

À l’heure de quitter Piti et le Cameroun, le quatuor gardera de ses trois semaines d’engagement immersif des liens de confiance et de respect mutuel. « L’hospitalité des habitant·es de Piti et leur volonté de partager leurs connaissances ont considérablement enrichi notre recherche. Notre expédition au Cameroun témoigne du potentiel de transformation que permet la coopération internationale. Nous espérons que le projet aboutira et nous n’oublierons jamais Piti et ses résident·es », conclut Valentina.